L' historique de l'église de Locquirec
Dans les années 1980-90 l'abbé André Nicol a publié des petits fascicules présentant, entre autre, l'histoire de l'église de Locquirec.
Le texte ci-dessous reproduit une partie de "Eglise de Locquirec" (1981-1990)
"Toute église a son histoire, étroitement liée à celle du coin de terre où elle a été construite.
Celle de Locquirec, située tout près de la mer, au centre de l'isthme étroit sur lequel s'est construit le bourg entre le port et la plage de Porz-ar-Viliec, doit son origine à saint Kirek, moine breton, disciple de saint Tugdual, évêque de Tréguier, venu ici établir son monastère à proximité de l'église. Là où s'élève aujourd'hui l'Hôtel des Bains, se trouve une pièce de terre qui porte au cadastre le nom de "Park ar gouent" (champ du monastère).
M. F. Le Lay, ancien maire de Locquirec, auteur du roman breton "Bilzig", a publié en 1929 une brochure désormais épuisée sur Locquirec où il écrit : "Les ruines de ce monastère occupent l'emplacement du bourg actuel ; quelques unes de ces parties étaient encore visibles jusqu'à ces dernières années.
D'ailleurs, il serait facile de le reconstituer, l'ordonnance du monastère scoto-britanique ne variant guère... La cellule de l'abbé s'élevait sur une petite éminence, de façon à surveiller les cellules des moines ; au centre la chapelle, et, derrière celle-ci, les habitations des serviteurs et de tous ceux qui étaient attachés à l'établissement à un titre quelconque."
"Si l'on situe la cellule de Guévroc-Kirek sur le rocher de l'Hôtel des Bains l'on a devant soi la chapelle (église actuelle) ; de chaque côté de la route qui y menait les cellules des moines, avec leurs jardinets, et, derrière l'église, en bordure de la route qui relie les deux puits, les logements des serviteurs, les étables, les greniers, les celliers et le four." "Et telle fut l'origine de Locquirec ; elle est d'ailleurs inscrite sur le terrain et, sans effort d'imagination, il est facile de reconstituer le monastère primitif."
Ainsi notre église actuelle succède à l'humble oratoire de saint Kirek et de ses disciples.
C'est au 12ème siècle que remonte le bas-côté nord et sans doute la nef. C'est la partie la plus ancienne de l'église comme le montrent les piliers et leurs arcs. Il ne reste rien de l'antique chapelle du monastère primitif. Tout fut ruiné et saccagé par les Normands au 9ème siècle. Il fallut beaucoup de temps à la Bretagne pour se relever de toutes les ruines occasionnées par l'invasion normande devant laquelle les moines durent fuir, emportant avec eux les précieuses reliques de leur fondateur.
Bas côté nord
Au 17ème siècle, l'église fut agrandie
On l'élargit d'un bas-côté sud et l'on construisit le chœur, avec son abside à pans coupés qui porte, à l'extérieur, la date de 1658.
Le clocher date de 1634-1691.
Le clocher précédent datait du 15ème siècle. Il portait en effet l'écusson d'Alain de Boiséon, commandeur du Palacret en 1460. C'est un clocher de structure solide offrant de la résistance au vent du large. Il est du style de la plupart des clochers trégorrois, flanqué d'une tourelle avec escalier à spirale surmonté d'une coupole sur laquelle se dresse la statue de saint Jacques qui, de là-haut semble veiller sur le port.
l'inscription "1621" semble indiquer que la construction du clocher date d'avant 1634 comme l'indique l'abbé A. Nicol
En 1939 le carillon de l'église était, depuis de nombreuses années dans un état lamentable : "vieilles cloches écaillées, butants rongés par la rouille, suspension, moutons, ferrures, rien ne tenait plus" (cahier des archives). Il fallut donc acheter des cloches neuves (trois donnant le si bémol, le do et le ré) A la fin de 19ème siècle on ajouta la sacristie dont l'agrandissement fut décidé le 27 août 1873 et achevé en 1876. Le plan est dû au chanoine Abgrall, prêtre-architecte, originaire, comme le recteur de l'époque, Mr Jaffres, de Lampaul-Guimiliau.
Comme autrefois l'enclos paroissial recevait le cimetière. A Locquirec, en 1941, pour élargir la route devenue trop étroite, le cimetière fut transféré dans la "Nouvelle Côte"
En 1891, à la suite d'une "mission" fut érigé un nouveau calvaire dû au sculpteur Yann Larhantec né à Plougonven en 1829 et installé à Landerneau :
- côté Sud, de chaque côté du Christ : Marie et Jean ;
- côté Nord, saint Pierre et saint Jacques encadrant la Vierge Mère soutenant la croix ;
- côté Est et Ouest, faces de diables cornus et grimaçants.